>>> L'école est laïque et l'instruction obligatoire de 6 à 15 ans = 9 ans
(depuis la sortie de la guerre. L'enseignement au primaire est quant à lui obligatoire depuis 1872)
Organisation générale :
Le système scolaire au Japon est centralisé :
- Les programmes officiels sont fixés par le Ministère de l'Éducation Nationale (Monbushô). Ce ministère comprend également le ministère de la culture, des sports, des sciences et des technologies
- Les comités d'éducation des municipalités (pour les écoles maternelles, primaires et les collèges) et des préfectures (pour les lycées publics et écoles spécialisées) sont ensuite en charge de l'application locale de ces réglementations.
- L'autonomie des établissements est limitée.
Ecoles publiques/privées :
Pourcentage d'écoles privées en 2010 (Ministère de l'Education Nationale du Japon) :
- 1% des écoles primaires
- 6% des collèges
- 25% des lycées
- 75% des universités
Avant l'école obligatoire (6 ans) :
Il existe trois sortes de structures d'accueil pour les moins de 6 ans :
- la crèche : ouverte en priorité aux enfants dont les parents travaillent ou ne peuvent pas s'occuper à plein temps de leur enfant. Les frais de scolarité sont basés sur les revenus (que l'établissement soit privé ou public) et peuvent atteindre jusqu'à 60 000 yens par mois pour les plus hauts revenus (530 euros).
- l'école maternelle : on y rentre à 3 ans révolus (au 2 avril de l'année). Il y a très peu d'écoles maternelles publiques (qui prennent les enfants par tirage au sort car leurs frais de scolarité sont très bas).
- les garderies et jardins d'enfants
A noter : la plupart des mamans japonaises ne travaillent pas.
Frais d'inscription :
- Crèches, jardins d'enfants, écoles maternelles : 20 000 à 30 000 yen par mois dans le public (175-270 euros) et 50 000 à 60 000 dans le privé (440-530 euros)
- Primaire et collège : Ecole publique gratuite
- Lycée : environ 120 000 yens/an dans le public (1 100€) et 700 000 yens en moyenne dans le privé (6 500€)
- Universités : de 500 000 à 5 000 000 yens (de 4 600 à 46 000€). Les frais d'inscription varient selon le statut de l'université (nationale, publique, privée) et son prestige
Extrait de l'article "La gratuité de l'éducation en question" de Sonoyama Daisuke (dossier "L'école au Japon") - Les cahiers pédagogiques - fév 2010 :
A noter : Les frais annexes (uniforme, tenue de sport, blouse, inscriptions dans les clubs, transport, cantine...) peuvent être très élevés et difficilement abordables pour les familles les plus pauvres. Une personne sur six se trouve sous le seuil de pauvreté au Japon (et gagne moins de 7 000 euros/an). Le Japon a le cinquième plus haut taux de pauvreté relative des pays de l'OCDE.
"Un économiste a calculé que la dépense totale pour un enfant de l'école maternelle à l'université pendant 19 ans dans un établissement public au Japon représente 8 180 000 yens (62 250 euros) ; pour un enfant scolarisé dans un établissement privé (sauf l'élémentaire, pour lequel il n'existe pas de statistiques), le coût est de 15 630 000 yens (119 000 euros"...."En moyenne, quand un étudiant vit hors de la maison parentale et est inscrit dans une université privée, ces frais se monteraient à 10 000 000 yens (76 000 euros) pour 4 ans, alors qu'un étudiant vivant avec ses parents et allant dans une université nationale ne coûterait que 4 000 000 yens (30 450 euros), dont 700 000 yens (5 330 euros) par an pour les frais de scolarité."
Année scolaire :
Elle débute en
avril et est divisée en trois trimestres (240 jours/an) :
- Avril-juillet (puis "grandes vacances" en août : 40 jours)
- Septembre-décembre (puis vacances de Noël : 15 jours)
- Janvier-mars (puis vacances de 2 ou 3 semaines avant de reprendre une nouvelle année scolaire)
A noter : Il faut avoir 6 ans révolu au 2 avril pour pouvoir entrer à l'école primaire.
Rythme scolaire :
- Du lundi au vendredi (+ le samedi matin pour les écoles privées)
- De 8h30 à 15h30 (16h dans le secondaire)
- Les cours durent 45 ou 50 minutes, entrecoupés de pauses de 5 à 10 minutes
- un professeur par classe dans le primaire, un professeur par matière dans le secondaire
- La pause repas de midi est de 35 minutes + récréation de 35 minutes
- Après l'école, les enfants poursuivent leur journée par des activités en clubs (obligatoires - nombreuses activités proposées : sports, art, culture...) avant d'enchaîner bien souvent par des cours supplémentaires dans des "jukus". Puis il y a les devoirs à faire...
- Cours supplémentaires ou examens le samedi et le dimanche très régulièrement / et pendant les vacances scolaires
Taille des classes : Environ 40 enfants par classe (18 enfants/enseignant selon l'Unesco en 2009)
Matières (école primaire) :
- Japonais, maths, anglais, sciences, sciences humaines (histoire, économie, géographie), économie domestique/arts ménagers (couture, cuisine, soins aux nourrissons et enfants...), sport, arts (arts plastiques, danse, musique)
- Le sport et les arts plastiques sont aussi valorisés que les autres matières
- En fin d'école primaire, les enfants doivent connaître environ 1 250 kanjis (idéogrammes japonais - 2 000 kanjis sont utilisés dans la langage courant).
> Lire article "Japon : Une école primaire idyllique ?" Par Jean-François Sabouret (dossier "L'école au Japon" - Les cahiers pédagogiques - fév. 2010)
A noter :
L'anglais (1ère langue étrangère) était étudiée dès la première année de collège. Depuis la rentrée d'avril 2011, 35 heures d'enseignement de langue anglaise ont été ajoutés pour les 5ème et 6ème années de primaire. La scolarité japonaise n'impose l'étude d'aucune autre langue étrangère.
Matières enseignées au collège : matières du primaire + anglais
A côté des cours "intellectuels", il y a ...
Quotidiennement :
- Activités en "Clubs" : activités obligatoires après l'école et proposées par l'école. Très nombreuses activités offertes (sport, culture, arts,...) -> permet de découvrir une activité ou de s'y investir pleinement
Hebdomadairement :
- "Kateika" : cours de cuisine, de couture et de soins aux enfants (des cuisiniers professionnels et des mères avec enfants sont aussi invités)
- "Doutoku" : Histoires, lectures, etc - pour apprendre la morale
- Groupes de discussion : Les enfants parlent de leurs problèmes entrent eux (sans enseignant) et essaient de trouver ensemble des solutions
Tous les mois, par trimestre ou annuellement :
- Nettoyage régulier des alentours (parcs, autour de l'école,...) en signe de gratitude à leur communauté
- Invitation de personnes âgées de leur région à l'école pour déjeuner (organisation de leur venue, spectacle d'accueil...)
- Invitation de professionnels de la région (pompiers, policiers, assistants sociaux, personnel associatif, etc) pour les remercier de leurs actions. Les enfants font un discours et remettent des lettres de remerciements à leurs invités.
- Rencontre avec des anciens élèves de l'école
- "Taiiku" : "Journée des sports" pour faire l'expérience de plusieurs activités sportives
- Course "marathon" : 1 fois par an
- Compétitions sportives régulières entre écoles (de la même ville le plus souvent)
- Compétitions d'art, de chant et de théâtre entre écoles (les élèves de 4ème niveau - 9 ans - représentent leur école)
- Expérience de travail dans des magasins ou grandes surfaces : pour faire l'expérience de la vie professionnelle.
+ Des conseillers d'école sont à la disposition des enfants et des parents pour les aider psychologiquement
+ Certaines écoles disposent d'une diététicienne à l'école
Les évaluations :
Souvent sous forme de QCM
Les notes :
- Au primaire, les enfants ne sont pas évalués sur leurs résultats mais sur l'intérêt qu'ils portent à leurs études et sur leur volonté de "bien faire" : "est très volontaire" est la meilleure note
- Par la suite, le système de notation est un pourcentage (...% de réponses correctes).
Equivalent du brevet des collèges :
A la fin du collège, une attestation d'études est délivrée aux élèves mais qui ne donne pas droit à un passage automatique en lycée. Les élèves doivent alors passer un concours d'entrée :
le juken.
Equivalent du baccalauréat :
Il n'existe pas de diplôme équivalent au baccalauréat. Par contre, les universités nationales et publiques exigent le "Daigaku Nyushi Center Shiken" (test national d'entrée à l'université), également appelé Senta. Ce concours national est géré par une institution administrative indépendante rattachée au ministère de l'Éducation. Les universités privées ont chacune leur propre examen d'admission.
A noter : Une lettre de recommandation du lycée peut parfois remplacer l'examen d'entrée.
Le système de concours
Le système de concours est très présent au Japon. En effet, l'entrée dans l'une des meilleures universités du pays étant conditionnée par la réussite de son examen d'entrée, (extrêmement sélectif et difficile), il est devient donc capital d'intégrer les meilleures écoles en amont. Très sélectives, celles-ci sont accessibles sur examen d'entrée (vers l'âge de 12 ans pour le collège et 15 ans pour le lycée). Personne ne s'étonnera non plus que les meilleures écoles maternelles et primaires recrutent également sur examen d'entrée.
A noter : Certains établissements privés regroupent tous les cycles scolaires (de la maternelle à l'université). Les élèves n'ont alors besoin que de passer un seul examen mais seuls les enfants des familles aisées peuvent y avoir accès du fait des frais de scolarité prohibitifs.
Rappel : L'accès au lycée se fait impérativement par examen d'entrée : le juken (la fin de la scolarité obligatoire étant la fin du collège)
Orientation / Spécialisation :
- L'enseignement reste assez général jusqu'au lycée et toutes les matières sont obligatoires (avec peu d'options)
- Seul choix : "section scientifique" ou "section littéraire" en seconde année de lycée
- Ce n'est que lors de l'entrée à l'université que la plupart des jeunes choisissent leur orientation.
Les enseignants :
- Les enseignants passent 40h par semaine dans l'établissement
- Il y a 3 niveaux de qualification : avancé, 1ère classe et 2ème classe
Diplôme minimum pour enseigner :
- Pour le primaire et collège : Bachelor (1ère classe) ou diplôme du Junior college (2ème classe)
- Pour les lycées : Master (1ère classe) ou Bachelor (2ème classe)
A noter : Pour devenir enseignant dans une école publique, il faut non seulement être titulaire du certificat d'enseignement de l'université mais il faut également réussir l'examen d'enseignant de la région où l'on souhaite enseigner (régie par la préfecture). Le certificat est valable 1 an. Le candidat a donc un an pour trouver une école d'accueil. Les écoles privées fixent leurs propres modalités de recrutement.
L'enseignement supérieur :
Plusieurs alternatives s'offrent aux étudiants japonais :
- Intégrer une université : formation en 4 ans minimum (bachelor = licence)
- Faire une formation courte dans un "junior college" : 2 ans
- Suivre une formation professionnelle : en 4 ans en général
La majorité des étudiants choisissent de poursuivre leurs études à l'université.
Les Universités :
- Le Japon compte plus de 750 universités (75% privées) avec un top 30, considérées comme les 30 meilleures du pays
- 59 % des enfants entrent à l'université (Taux bruts, Unesco, 2009)
- Tout comme en France, il existe trois niveaux à l'université : le premier cycle d'étude dure 4 ans : la licence (gakushi), sanctionnée par la rédaction d'un mémoire. Seule une minorité d'étudiants poursuit en deuxième cycle (Master, shoshi, en deux ans) et troisième cycles (Doctorat/Phd, hakase/hakushi, en trois ans).
- ll existe trois types d'universités : les nationales, les privées et les publiques
- Les universités nationales (publiques), les "kokuritsu", sont les plus prestigieuses (Université de Tokyo, "Todai" - Université de Kyoto, Kyodai)
- Les universités privées, les "shiritsu", sont les plus nombreuses et de tous niveaux. Les plus prestigieuses rivalisent avec les plus grandes universités nationales (Université Keio à Tokyo, Université Waseda également à Tokyo)
- Les universités publiques , les "koritsu", sont gérées par une instance locale (l'Université de Yokohama est célèbre pour sa faculté de médecine).
A noter : Pour assurer une place à l'université pour leur enfant, les parents sélectionnent 2 ou 3 universités : la première de catégorie supérieure (mais pour laquelle l'enfant n'est pas sûr de réussir le concours), une de niveau plus faible et finalement, une faible. Mais nombre d'écoles de second choix ont adopté un principe simple : elles choisissent des dates de confirmation d'inscription situées avant la publication des résultats des écoles prestigieuses. Les parents sont donc obligés de payer des frais de scolarité des écoles de second choix pour assurer à leur enfant une inscription à l'université.
>>> Pour en savoir davantage, L'enseignement supérieur au Japon (site du Ministère des Affaires Etrangères français)
Quelques chiffres intéressants :
- 63% des enfants vont à l'école maternelle (3-5 ans)
- Taux de réussite scolaire parmi les plus élevés du monde : 90% des enfants terminent le lycée
- Le taux de natalité étant très faible et l'espérance de vie plus longue (la Japon a l'espérance de vie la plus longue au monde), le nombre d'étudiants entrant dans le supérieur diminue obligeant les universités à ouvrir leurs portes aux étudiants étrangers pour maintenir leurs effectifs
- Parité : 90% de femmes dans les "Junior college" , 40% à l'université
Typique :
- Au primaire, les enfants se déchaussent à l'entrée de l'école et enfilent les "chaussures de l'école"
- La majorité des écoles exigent le port d'un uniforme, appelés gakuran pour les garçons et sailor fuku pour les filles (toujours avec une jupe)
- A Tokyo, une directive d'octobre 2003 oblige les enseignants et leurs élèves à chanter le Kimigayo (l'hymne national japonais) debout face au drapeau lors de la cérémonie de rentrée scolaire, lors de la remise des diplômes et autres célébrations de l'école (son anniversaire par exemple)
- Sens de la hiérarchie très marqué : Au début et à la fin de chaque cours les élèves se baissent devant leur professeur (l'enfant se penche légèrement en avant). A partir du collège chacun est défini comme "senpai" (aîné) ou "kohai" (cadet). Le cadet doit respect et déférence à son ancien
- Les élèves passent beaucoup de temps ensemble : temps en classe, activités en clubs, excursions, voyages scolaires, rencontres sportives et athlétiques entre écoles, activités extra scolaires diverses...
- Kidzania : Parc d'attractions de la région de Tokyo dans lequel les jeunes Japonais s'essaient pendant quelques heures à la vie des grands (travail, salaire, banque, chômage...)
A noter :
- Le Japon moderne souffre d'un de taux de natalité parmi les plus faibles du monde. Sont notamment incrimés pour ce vieillissement inquiétant de la population le manque de crèches, le manque d'allocations familiales, le coût de l'éducation et la taille des logements en ville (appartements exigus).
- 52,6% des Japonais estiment qu'il est facile pour eux d'avoir et d'élever un enfant (72% en France, 97,1% en Suède) et seuls 2% des naissances ont lieu hors-mariage (réf :Au Japon, élever son enfant est de moins en moins dur)
Inquiétant :
- L'augmentation du nombre de suicides chez les enfants : ces suicides ne sont pas forcément liés au stress mais au statut de "bouc émissaire" de l'enfant par les autres élèves de l'école (voir l'article . Le Japon confronté au suicide d'écoliers, victimes de harcèlement à l'école)
- Montée de la violence à l'école : 60 913 d'incidents et 72 778 cas de harcèlement ont été signalés en 2009 (Ministère de l'Education), soit une augmentation de 37% en quatre ans pour les incidents. Le Ministère de l'Education planifie de lancer en 2011 un programme destiné aux professeurs devant leur expliquer comme repérer les comportements alarmants et comment travailler avec le personnel médical et la police. La difficulté de contrôler ses émotions et d'exprimer verbalement ses frustrations explique en grande partie, selon le Ministère, ces violences.
- Des écoles ont commencé à faire passer des tests psychologiques aux enfants dans les classes considérées comme difficiles (40 questions sont posées aux élèves). A partir des réponses, le degré de harcèlement est déterminé et permet aux professeurs de surveiller leur classe. En 2009, plus de 2 millions élèves ont passé ce test mais aucun résultat sur son efficacité n'a été publié.
- Quelques films illustrant violence/suicides au lycée :
- Confessions de Tetsuya Nakashima : Dans un lycée japonais, un professeur se venge subtilement des 2 élèves responsables de la mort de sa petite fille.
- Série "Watashitachi no kyôkasho" : Une lycéenne brillante est morte. Un enseignant et une avocate essaient de déterminer s'il s'agit d'un accident ou d'un suicide.
- Série LIFE : Difficulté de la vie au lycée.