Evidemment, des changements rapides étaient prévisibles pour la nouvelle génération, ne serait-ce que du fait des stimulis auxquels sont soumis les enfants dès la période prénatale : bombardement permanent par les moyens de communication et avancées toujours plus rapides des technologies de pointe (lire à ce sujet l'allocution de Michel Serres à l'Académie Française sur www.academie-francaise.fr/immortels/discours_divers/serres_2011.html
Mais c'est avant tout la très grande vitesse des changements, ainsi que leur nature même, qui retiennent l'attention.
De grandes capacités cognitives,
Très curieux, avides de nouvelles connaissances, beaucoup vont s'ennuyer à l'école, parfois même dès la maternelle. Tout leur paraît trop facile, sans réel intérêt quand ce n'est pas dénué de sens. Potentiellement "précoces" ou "surdoués", ils peuvent devenir cancres, en échec scolaire, en phobie scolaire. Et pourtant, ils se démarquent souvent par leur clarté mentale, leur accélération vitale, leur maturité précoce au niveau des idées, leur capacité critique un peu caustique et mordante, leur insatisfaction dans le système scolaire, leur habileté avec les instruments électroniques, mais surtout leur vision différente de la vie et leur rejet des travaux routiniers.
Un fonctionnement cerveau-droit,
Chacun de nos hémisphères cérébraux gère préférentiellement certains types de fonctionnement. L'hémisphère gauche gère majoritairement les opérations logiques, concrètes, rationnelles, tout ce qui est de l'ordre d'un raisonnement...
L'hémisphère droit, quant à lui, gère majoritairement tout ce qui est de l'ordre de l'intuition, de la sensibilité, de la perception, de la créativité.
Nos société ont longtemps été régies par les "cerveaux gauches", et l'essentiel de nos modes éducatifs, de nos méthodes pédagogiques ont été élaborés pour des enfants "cerveaux gauches" qui étaient adaptées tant à leur mode de fonctionnement qu'à leurs compétences.
Mais aujourd'hui, chez les jeunes enfants, les proportions sont inversées et appliqués à des enfants "cerveau droit" ces mêmes méthodes et outils ne fonctionnent plus, tout simplement parce qu'ils ne sont pas adaptés à leurs aptitudes. une grande autonomie (autodidactes, auto-réalisés).
Tous ces enfants ont des manières plus subtiles d'être et d'apprendre, du fait surtout de leur capacité à opérer de manière multilatérale et multidimensionnelle. (La multilatéralité est la faculté de prêter attention à un sujet ou à une personne en s'attachant à plusieurs de ses aspects à la fois. La multidimensionalité, c'est la facilité à percevoir plusieurs dimensions de la réalité.)
Une sensibilité très vive
(dans tous les domaines c'est à dire à la fois sur les plans physiologique, affectif, émotionnel, éthique, comportemental, cognitif et social),
Hypersensibles, la vie collective ne leur convient pas. Pourtant ils sont très sociables et aiment la compagnie de leurs pairs, ou mieux encore des adultes. En collectivité c'est le trop grand nombre d'enfants qui les effraie. Ils peuvent "gérer" cette angoisse soit en "fuyant" (par exemple ils rasent les murs de la cour de récréation), soit en se figeant (inhibition d'action), soit en "agressant" (en réalité ce n'est pas une agression en tant que telle, ils repoussent ce qui les angoisse).
... liée à une grande Intelligence Emotionnelle
Les enfants sont capables de détecter naturellement les distorsions entre les aspects intérieur et extérieur des adultes, tout comme les contradictions de notre société. Les psychologues ont nommé ce phénomène, le Triple Effet qui se manifeste de manière très généralisée chez les enfants d'aujourd'hui :
Un degré élevé d'empathie et une ouverture surprenante, dès le plus jeune âge.
Ces enfants sont attentifs à tous et à tout. Par exemple, ils savent comment se sent leur mère, ils sont troublés qu'on maltraite un autre enfant, ils sont tristes à la vue d'un chien abandonné. Ils se préoccupent pour les enfants qui vivent dans la rue. Ils s'inquiètent de la grand-mère déjà décédée. Ils se rendent compte de la pollution et de la détérioration de l'environnement, des problèmes économiques et politiques. Ils sont sensibles aux désastres. Rien ne leur échappe. Jusqu'aux plus petits réagissent avec beaucoup d'émotion aux situations d'injustice, d'iniquité ; dans les films, dans leur environnement familial, devant les informations, devant certaines photos marquantes. Ils se préoccupent pour les autres, pour les animaux, les plantes, les rivières, les pierres, la terre...
Des capactités de perception, voire d'intuition.
Aujourd'hui, les enseignants témoignent avec surprise :
Les enfants sont plus malins, ils ne nous écoutent pas. Il y a encore dix ans, ils nous obéissaient. Les enfants d'aujourd'hui sont adorables, brillants, mais leur comportement et leur manière d'apprendre sont très différents. Nous ne savons pas par quel bout les prendre. De plus, ils ne tiennent pas sur leurs chaises plus de cinq minutes !
Du côté des parents :
A la maison, c'est la même chose ; mon fils/ma fille est très précoce sur beaucoup d'aspects, plus mûr/e. Il/elle prononce ses premiers mots à huit mois et ses premières phrases à 14. Il/elle mange peu, dort peu, et a plus d'énergie que nous, les adultes ! Souvent nous ne savons plus quoi faire, nous sommes à bout de patience !
Les pédiatres soulignent également que les enfants d'aujourd'hui ont un métabolisme différent, et des processus immunologiques nouveaux. Les obstétriciens s'étonnent de voir des nouveaux-nés si éveillés ; ls naissent avec les yeux grand ouverts, ils observent tout, le regard presque interrogatif. Ils ont un contact visuel très fort avec leur mère dès les premiers instants de vie.
Les changements de paradigme sont énormes et peuvent parfois nous mettre (nous les adultes) mal à l'aise, surtout si nous sommes parents ou éducateur, car tous nos acquis sont remis en question, ainsi que notre propre façon de vivre et de penser.
Sources :