Les écoles du Japon (8 - 24 mai 2014)
Ce voyage extraordinaire à la découverte des écoles du Japon a pu être organisé grâce à des personnes formidables. Nous tenons à leur rendre hommage :
- Mme Kayoko ABE, Tokyo
- Professeur Daisuke SONOYAMA, Osaka
- Professeur Mayumi AKAHOSHI, Hiroshima
- 145 contributeurs de notre campagne de financement sur Ulule (fév. 2014)
Un très grand merci à vous! ありがとう !
Au programme, visites quotidiennes d'écoles primaires et secondaires :
- 2 jours sur Tokyo
- 1 semaine sur Osaka
- 1 semaine sur Hiroshima
Sans attendre, voici une présentation générale du système scolaire japonais (développé par notre association) avant cette découverte de la réalité terrain : http://ecolespubliques.fr/pays_japon.php
_____________________________________ 2 JOURS SUR TOKYO
Jeudi 8 mai, Bancho Elementary School, école primaire publique, Tokyo
1ère visite d’école aujourd’hui ! Je suis ravie ! Après avoir laissé mes chaussures à l’entrée pour mettre les petits chaussons qui sont à disposition*, je suis accueillie par la responsable pédagogique de l’école puis reçue par le directeur, autour d’un thé traditionnel. Je suis accompagnée de mon amie Kayoko qui me servira de traductrice, condition pour pouvoir visiter l’école (les Japonais parlant peu anglais de manière générale mais maîtrisant l’écrit ceci dit). Il m’est offert une liberté totale de circuler comme je le souhaite parmi les 6 classes des années 1, 2 et 3 (les 3 niveaux supérieurs étant en examen, nous les verrons demain !). Les enseignants sont prévenus et accueillants, les enfants tout à fait à l’aise avec mon arrivée discrète dans le fond de leur classe. Un grand merci à tous !
* Pas de chaussures dans les intérieurs au Japon
Allez quelques informations pour poser les bases de ces écoles japonaises :
1) Pas d’uniforme dans les écoles primaires publiques…
Oui, je m’attendais à des enfants en uniforme, il n’est est rien. La plupart des écoles primaires publiques n’imposent pas d’uniforme. Au mieux, il est demandé une tenue règlementaire (chemise blanche, pantalon marine par exemple) mais cela ne semble pas la majorité des écoles. L’uniforme est plutôt représentatif d’une école privée à ce niveau. L'uniforme est toutefois imposé pour tous au Japon dès le niveau collège. Nous verrons donc bien la semaine prochaine...
Je remarque toutefois que les tous petits portent une tenue de sport identique avec un petit chapeau bicolore rigolo sur la tête (blanc d’un côté, rouge de l’autre). Illustration ci-dessous. Cela permet de composer des équipes (les rouges et les blancs). Génial, il fallait y penser…
Et évidemment, pas de chaussures dans l’établissement… celle-ci sont déposées à l’entrée de l’école dans des petits casiers prévus à cet effet. A l’intérieur, chaussons obligatoires pour tous ! Comme à la maison…
2) Rythme scolaire
Au Japon, l’année scolaire commence en avril. J’arrive donc un mois après la rentrée scolaire et… 3 mois avant les grandes vacances… Oui, oui, les grandes vacances !
L’année scolaire est divisée en 3 trimestres au Japon (240 jours/an) :
- Avril-juillet (puis "grandes vacances" en août : 40 jours)
- Septembre-décembre (puis vacances de Noël : 15 jours)
- Janvier-mars (puis vacances de 2 ou 3 semaines avant de reprendre une nouvelle année)
Les enfants étudient 5 jours par semaine : Cours de 8h45 à 15h30/16h, avec une pause déjeuner d’1h10 (cantine : 35mn + récré : 35mn). J’apprends toutefois que dès l’année prochaine, les enfants iront également à l’école le samedi matin…
3) L’école après l’école : Les jukus
Ca, c’est l’une des grandes différences avec le système scolaire français. Très répandus en Asie (cela arrive en Inde également), les enfants poursuivent souvent leur journée d’école par 3 ou 4 heures de cours supplémentaires dans des écoles privées appelées « Jukus », et souvent même le week-end.
Sorte d’école après l’école, ces écoles privées n’ont qu’un objectif : préparer au concours d’entrée d’un excellent collège ou lycée privé qui donnera à l’enfant toutes les chances d’entrée dans une université de renom.
Il faut savoir qu’au japon, la vie de l'élève est conditionnée par un seul objectif : Réussir l'examen d'entrée d'une des meilleures universités du pays. La meilleure chance d'y parvenir étant d'intégrer les meilleures écoles secondaires en amont, elles-mêmes accessibles sur examen d'entrée (vers l'âge de 12 ans pour le collège et 15 ans pour le lycée), la pression est donc mise sur les enfants dès la fin du primaire.
J’ai interrogé 3 enfants de 9 ans aujourd’hui : Pas de Juku pour le 1er, Le 2nd y va 3 à 4 fois par semaine (+ 4h samedi et dimanche), le 3ème y va tous les jours (+ idem week-end). Les deux derniers rentrent donc chez eux vers 20h/21h. Ils ont des devoirs mais m’ont avoué jouer et ne pas les faire…
Je dois poursuivre mon enquête car les chiffres de fréquentation des Jukus varient. Mon amie Kayoko pense que quasi tous les enfants y vont mais les chiffres officiels parlent de 20% au primaire. Est-ce lié à Tokyo et au phénomène des grandes villes ? Affaire à suivre donc…
4) 2 enseignants par classe
Toutes les classes visitées aujourd’hui comptaient 2 adultes pour 30 enfants (limite maximum règlementaire au Japon : 35 enfant max./classe) : Un enseignant et une assistant(e), au fond de la classe. De ce que j’ai observé l’assistant intervient peu mais j’approfondirai la question demain…
Il faut savoir qu’au Japon, l’enseignant doit rester dans l’école bien après sa journée de cours (il n’emporte pas de travail à la maison…). Je me dois encore d’explorer toutes les attributions des enseignants mais je sais qu’ils ne quittent bien souvent pas l’école avant 18h … Une salle des profs, où chacun dispose d’un bureau et d’un ordinateur leur est dévouée.
5) Enseignement traditionnel
Le positionnement des petits bureaux, en rang, face à l’enseignant, et la pédagogie observée aujourd’hui m’amènent à penser que nous sommes plutôt dans des pédagogies traditionnelles. L’enseignant partage son savoir avec les enfants, très disciplinés. Ils lèvent le doigt, se lèvent pour répondre.
6) Lecture quotidienne pendant 20 mn
J’apprends aujourd’hui que les écoles primaires ont chacune leur spécificité, avec une « dominante » –le plus souvent sous l’influence directe de leur directeur (et de sa formation d’origine). Bancho est connu pour son apprentissage de la langue et tous les enfants doivent lire pendant 20mn dès leur arrivée à l’école. Des chariots débordent de livres adaptés à leur niveau , les enfants se lèvent librement pour en changer dès qu’ils ont terminé le leur.
7) Aie aie aie, le japonais : 4 apprentissages en 1 !
Mes premiers pas en Japonais... Je découvre aujourd’hui qu’il existe 3 systèmes d’écriture au Japon : les kanjis (idéogrammes d’origine chinoise), l’hiragana (alphabet japonais composé de 50 lettres) et le katakana (pour les mots étrangers). L’apprentissage de l’alphabet latin est par ailleurs incontournable pour communiquer avec nous notamment…
Pour faire simple, les tous petits commencent par apprendre l’hiragana (1 lettre = 1 son, comme notre alphabet). A titre l’illustration, le livre pour enfants ci-dessous comporte les 3 sortes de caractères : kanjis, hiragana et katakana
Enfin, il faut savoir que le japonais peut s’écrire :
- de haut en bas : on lit alors les lignes (verticales) de droite à gauche
- ou en lignes : dans ce cas, lecture de gauche à droite, comme nous.
Quelle jolie gymnastique mentale !
8) Nouvelles technologies
Nous sommes au Japon : je m’attendais à des tableaux blancs interactifs dans chaque classe, des tablettes entre tous les petites mains, des ordinateurs dans les couloirs…. Il n’en est rien… Bancho est une école assez ancienne mais je constate que les nouvelles technologies n’ont pas encore investi l’école japonaise comme on pourrait l’imaginer. Chaque classe est toutefois équipée d’une grande télé, reliée à un système de caméra. Comme en Finlande, le professeur peut donc montrer à tous ce qu’il fait et cela est retransmis sur grand écran pour tous. J’observe notamment ainsi un cours d’écriture. Un must ! Et demain, visite de la salle informatique…
… C’est tout pour aujourd’hui… Suite demain avec les 9-11 ans !
Vendredi 9 mai, (suite) Bancho Elementary School
2ème jour de visite d’école à Bancho, cette fois avec les plus grands : 4, 5 et 6ème année.
Pour info, l’école primaire dure 6 ans au Japon + 3 ans collège + 3 ans lycée.
Les découvertes du jour en 6 points :
1) Des cours de cuisine !
A partir de 10 et 11 ans (5ème et 6ème année) les petits Japonais ont la chance de pouvoir suivre 1h30 de cours de cuisine par semaine. La salle dédiée à cet effet, s’anime dès que le groupe arrive. Les tables sont découvertes pour laisser place à des petits lavabos et autres feux de cuisson… Chacun revêt tablier, bandana sur la tête et même un masque de chirurgien sur le visage. On ne plaisante par avec l’hygiène !
La leçon du jour : comment préparer les "épinards" japonais. Après une démonstration générale du prof, les enfants se regroupent par table et se mettent chacun à préparer les leurs : chaque enfant a ses propres ingrédients. Avec utilisation de gros couteaux ce qui me fait frémir !!! Aie les petits doigts…
La leçon termine par une dégustation puis… la vaisselle (avec comme consigne de limiter les produits et d’utiliser l’eau chaude de la cuisson). Ecologique ?
Pour info, je me suis régalée... :)
La salle de cuisine rangée... Enfants en tenue, tablier, masque, chapeau...
Aie les doigts... Le plat du jour :)
Vaisselle comprise... Le livre du cours
2) Du personnel de nettoyage ou pas?
J’avais entendu dire qu’il n’y avait pas de personnel de nettoyage dans les écoles au Japon. celle-ci fait exception… J’observe donc du personnel qui nettoie le sol et est en charge des toilettes. Toutefois, j’apprends que les enfants nettoient quotidiennement leur classe ainsi que les parties communes 1 fois par semaine. On met déjà la main à la pâte… A priori, cela n'est pas commun. Les enfants (aidés de leurs enseignants), assurent normalement l'intégralité du nettoyage de l'école, toilettes comprises. Affaire à suivre la semaine prochaine…
Du personnel de nettoyage Toilettes traditionnelles
3) Cours de calligraphie au programme
La calligraphie est tout un art au Japon, c’est donc un enseignant spécialisé qui donne le cours aux enfants (tout comme pour les cours de cuisine/couture et ceux de musique qui nécessitent des compétences spécifiques). L’enseignant principal enseigne toutes les autres matières.
Pour enseigner l’art ancestral de la calligraphie, l’enseignant fait la démonstration sur le tableau noir à l’aide d’un gros pinceau mouillé. Le geste est répété en précisant les bons et mauvais gestes. Les enfants ont quant à eux des supports pré-dessinés qu’ils peignent directement à l’encre noire en s’appliquant. Tout est dans le geste…
4) Musique : classe très équipées!
Pour cette petite école (11 classes), je constate 3 salles de musique TRES bien équipées de toutes sortes d’instruments : des trompettes, trombones, des énormes xylophones, violons, piano… Incroyable ! Une salle est même dédiée aux taikos, ces énormes instruments traditionnels japonais (gros tambours). On m’apprend également que l'école a son propre petit orchestre (band) qui représente l’école aux évènements. Il m’est toutefois précisé que les instruments sont en partie financés par les parents pour cet orchestre. J’adore cette idée d’orchestre d’école que je connais bien des Etats-Unis. Cela donne un symbole d’unité et d’appartenance à une école – qui a en général sa propre « hymne ».
Salle des Taikos Les instruments de l'orchestre
5) Des cours de morale
Les cours de morale sont obligatoires à l’école primaire au Japon à raison d’un cours par semaine. On y parle de respect, d’altruisme, de l’amour de la famille, des aînés, des frères et sœurs, du sens de la vie, de travail, des relations aux autres, etc.
Demain matin, samedi (et ce à raison d’une fois par trimestre), l’école invite les parents à venir assister à ce cours dans la classe de leur enfant. Une discussion sera engagée avec les enfants après avoir vu une vidéo ou écouté une petite histoire sur le thème du jour. En rappel, les enfants n’ont normalement pas cours le samedi matin mais cela va changer dès l’année prochaine : les enfants viendront à l’école 2 samedis matins par mois.
6) Le petit détail : le sac-à-dos jaune
Facile de reconnaître les enfants de 1ère année de cette école (6 ans) : leur sac à dos est recouvert d’une toile jaune, de type fluo, facilement identifiables par tous. Il faut dire que les enfants sont autonomes très jeunes. Les enfants se rendent souvent à l'école dès le plus jeune âge sans leurs parents, en groupe avec les copains voisins....
_____________________________________ SEMAINE SUR OSAKA
Ce séjour sur Osaka a été intégralement organisé par le professeur Daisuke Sonoyama, professeur en éducation comparée à l’Université d’Osaka. D’une grande bienveillance, il a pris le temps de m’accompagner sur place autant qu’il le pouvait. Sa parfaite connaissance du système scolaire français lui a permis de me guider et de mettre l’accent sur ce qui pouvait m’échapper à première vue. Je lui dois beaucoup !
Midori, Miki et Mari, trois de ses élèves en Master éducation, ont également fait office d’anges gardien et de traductrices cette semaine. Un immense merci à tous les quatre !
Lundi 12 mai, Lycée Senriseiun
1ère visite d’école sur Osaka, nous commençons par un lycée aujourd’hui. Un très grand merci au chef d’établissement, Mme Nishiyama. Mes découvertes du jour :
1) 1. Lycée : 3 types d’établissements x 3 = 9 possibilités !
Le système scolaire japonais est plus complexe qu’il n’y paraît à priori. Au-delà de la division public/privé, on compte également des établissements « nationaux ». Ces derniers sont des établissements publics mais avec la spécificité d’être directement rattaché au Ministère de l’éducation et non à l’une des 47 préfectures, comme tous les autres établissements publics. Ces établissements sont en général très côtés et accessibles sur concours.
Côté lycées, on compte 3 types d’établissements :
-
Le lycée d’enseignement général : matières imposées pour tous
-
Le lycée de type « comprehensive school » : pour les élèves ayant plus de difficultés scolaires – matières au choix + petit tronc commun
-
Le lycée professionnel : orientation professionnelle pour les plus faibles
Je découvre aujourd’hui un lycée public de type « comprehensive school ». Les enfants ont donc choisi toutes leurs matières si ce n’est maths et japonais… C’est donc un enseignement « à la carte » pour les plus faibles.
Une année de plus au primaire, une année de moins du collège!
222. Concours d’entrée au lycée
Au Japon, tous les lycées imposent un concours d’entrée, passage obligatoire pour tous et déterminant pour la suite du parcours scolaire/professionnel.
Selon ses résultats, l’orientation de l’enfant prend donc sacrément forme :
-
Est-il accepté en école nationale, privée, publique ?
-
Dans quel type de lycée ? Général, « comprehensive school » ou professionnel ?
Ce choix (ou non choix selon ses résultats/classement) est un moment clé de la vie de l’enfant, l’intégration d’un très bon lycée maximisant ses chances de réussir au concours d’entrée d’une prestigieuse université et sa carrière professionnelle.
De fait, la préparation au concours d’entrée au lycée (par des cours supplémentaires en jukus) – éventuellement accessibles dès le collège sur concours d’entrée - est quasi-indispensables pour ceux qui aspirent à une belle carrière. Le lycée général quant à lui focalisera ses 3 ans d’études sur la préparation au concours d’entrée des universités…
L’enfant est donc soumis très jeune à la préparation des concours (collège, lycée, université), en général dès la fin du primaire.
Un enseignement traditionnel, un enfant par table
3. 3. Emploi du temps chargé – exemple du collège
Les petits japonais sont bien occupés !
Emploi du temps commun d'un enfant de 14/15 ans (dernière année de collège), juste avant le lycée :
- 7h (facultatif): Début de l’entraînement pour les enfants ayant une activité en club sportif
- 8h30 à 15h30/16h30 (cours avec 1h de pause : déjeuner + nettoyage)
- 16h à 17h/18h : Activités obligatoires en club (sportifs ou culturels)
- 19h à 22h/23h : Ecole privée = Juku
- Devoirs à la maison (école normale + juku)
La grande majorité des enfants de 15 ans suivent des cours dans des jukus (70%/80% à priori).
Le week-end, l’enfant a souvent des tournois ou compétitions + cours en jukus.
Nettoyage des salles de classe & de l'école par les élèves (toilettes comprises!)
4) 4. Uniforme obligatoire dès le collège
Dès le collège (et dès le primaire pour les écoles privées), le port d’un uniforme est obligatoire au Japon. Cela donne une dimension d’unité et d’égalité au sein de l’établissement et une notion de travail (l’uniforme, c’est pour étudier…)
Chaque établissement impose SA tenue (ou plutôt ses tenues avec celle de sport) : costume + chemise/cravate pour les garçons & tailleur jupe pour les filles. Si la longueur des jupes est règlementaire, les filles s’arrangent toutefois avec la mode en faisant varier sa longueur (sauf lors du contrôle des tenues).
Le cours de chimie
5) 5. Salutations et discipline
Les enfants japonais sont très respectueux de leurs aînés, notamment dans le cadre scolaire. Beaucoup de politesse et d’humilité. En début de cours les enfants se lèvent, saluent et remercient leur professeur pour son enseignement en se baissant légèrement en avant « à la japonaise ». Tous les jours, un élève est responsable d’annoncer ce rituel. Même chose en fin de cours. De même aucun enfant ne répondra au professeur sans se lever…
De manière générale, les enfants sont extrêmement silencieux, le professeur parle, les élèves écoutent. En 7h de cours, mis à part le cours d’anglais, j’ai dû entendre la voix des élèves 15mn au grand maximum…
Peu de problème de discipline donc, la sanction semble être une exception.
6. Les professeurs changent de salle, pas les élèves
A tous les niveaux de leur scolarité les élèves japonais sont assignés à une même classe durant l’année scolaire. Mis à part les cours de spécialité (chimie, musique, arts, sport…), les élèves restent tout le temps dans la même classe. Ce sont au contraire les enseignants qui se déplacent de classe en classe. Cela évite la cohue dans les couloirs. Les élèves ont par ailleurs un casier à disposition en face de leur classe. Et pour info, les cours au secondaire durent en moyenne 50 mn avec 10mn d’interclasse…
Des casiers dans les couloirs
Mardi 13 mai, Collège Takemidai & Ecole primaire SenriTakemi
Aujourd’hui je découvre 3 établissements en un : 1 collège rattaché à deux écoles primaires, qui travaillent en étroite collaboration pour la réussite des enfants. Découverte du collège et d’une école primaire aujourd’hui. Demain, la 2ème école primaire. Comme toujours, je suis merveilleuse bien accueillie. Un très grand merci à tous ! Mes découvertes du jour :
1. Mutation obligatoire des enseignants tous les 5 à 10 ans max.
Une grande découverte aujourd’hui! Afin d’éviter la routine, les enseignants et les principaux d’établissements japonais sont régulièrement mutés dans un autre établissement de leur circonscription… Tous les 5 à 10 ans, la préfecture dont ils dépendent, leur impose une nouvelle affectation. Cela leur permet de ne pas rester ancrer dans leurs habitudes et les enseignants sont plutôt positifs quant à cette pratique. En moyenne 1/5 de l’effectif est en général renouvelé chaque année.
A noter : Les mutations des principaux d’établissements sont plus fréquentes (3/5 ans). Hasard étonnant, quasiment tous les principaux rencontrés durant mon séjour ont d’intégré leur poste en avril cette année (pour la rentrée scolaire).
Uniforme de l'école et chaussons
2) De 9h à 13h de présence par jour pour les enseignants dans l’école…
Aie aie aie selon nos critères à nous… l’emploi du temps des enseignants !
Si les enseignants du secondaire assurent entre 16 et 20h de cours/semaine, il leur est néanmoins imposé d’être présent dans l’établissement de 8h30 à 17h au minimum. La majorité d’entre eux arrivent pour 8h (parfois 7h s’ils encadrent, gratuitement, un club sportif) et poursuivent leur journée de cours en encadrant, toujours gratuitement, des clubs d’activités.
L’aspect positif est que cela les rapproche de leurs élèves, dans un cadre informel mais les journées paraissent bien longues… Nombreux quittent le travail vers 19h/20h voire plus tard…
De même, il y a souvent des entraînements, tournois ou autres activités le week-end… Mais quand se reposent-ils ?
Salle des profs, à chacun son bureau!
3) Salaire et vacances des enseignants
Côté vacances, pas mieux… Je découvre que les enseignants viennent à l’école durant les vacances scolaires. Décidément ! En fait, officiellement, tous les fonctionnaires (écoles publiques donc) ont droit à 20 jours de congés par an. Pression sociale et scolaire obligent, la majorité n’en prendra que 3 ou 4 à priori… Whaouh !
En effet, hormis la fonction d’enseignement, la responsabilité de chaque enseignant est élargie à de nombreuses autres responsabilités comme nous le verrons tout au long de ce séjour, notamment d’encadrer les activités en clubs, être responsable de projet, être responsable de la réussite de ses élèves, etc… Affaire à suivre donc, vous verrez !
Côté salaire (fixé par la préfecture de rattachement et non par le Ministère), celui des débutants est très faible (environ 180 000 yens/mois soit 1 300€/mois). Difficile dans les grandes villes vu le niveau de vie au Japon. Toutefois, ce salaire augmente rapidement avec l’ancienneté pour culminer en fin de carrière autour de 550 000 yens soit près de 4 000€ mensuel. Le salaire moyen est supérieur à la moyenne de l’OCDE après 15 ans d’activités.
6) 4) Combinaison primaire / collège : une demi-journée d’intégration !
Pour faciliter l’intégration des enfants au collège, les enfants de dernière année d’école primaire suivent les cours du vendredi après-midi au collège. Une demi-journée d’intégration dans leur futur établissement, histoire d’assurer la transition en douceur. Une très bonne idée non ?
7) 5) Travail en demi-groupes pour certaines matières
Chaque école semble avoir la possibilité (et le budget) pour dédoubler certains cours en demi-groupes que ce soit en divisant la classe en deux – ou en faisant 2 groupes de niveaux. Ainsi, les matières telles que les maths, le japonais, l’anglais et les sciences peuvent être dédoublées pour faciliter l’apprentissage des matières les plus difficiles. Pratique commune apparemment…
Mercredi 14 mai, Ecole élémentaire Momoyamadai
Découverte de la 2ème école élémentaire rattachée au collège vu hier. Toujours un superbe accueil et un très bon déjeuner ! Un très grand merci !
1 1) Assemblée générale
Une fois par semaine, toute l’école se rassemble dans le gymnase pour son assemblée générale. L’idée est de partager un moment tous ensemble (de 8h20 à 8h30). Au-delà de quelques annonces du directeur-adjoint ou du directeur, je découvre que c’est un groupe d’une dizaine d’enfants qui est en charge de l’animation de ce moment partagé, un moment joyeux.
Je suis par ailleurs invitée à me présenter devant tous les enfants ainsi rassemblés qui en mon honneur me saluent d’un joyeux « Bonjour » collectif. Ils ont appris le mot pour l’occasion, je suis touchée J
Le gymnase, qui fait aussi office de théâtre
2) 2) Emphase sur l’anglais / Réformes tous les 10 ans
Les grandes réformes en éducation ont environ lieu tous les 10 ans au Japon. La prochaine, prévue autour de 2020, proposera notamment de faire abaisser l’âge pour commencer à apprendre de l’anglais : de la 5ème année (11 ans) à la 3ème année (9 ans). L’école visitée aujourd’hui est une école pilote en la matière puisque les enfants étudient même tous l’anglais dès la 1ère année (6 ans).
Les Japonais sont conscients de leur retard en la matière et de leur nécessité de faire des efforts à ce niveau. S’ils écrivent très bien l’anglais, peu le parlent vraiment…
3)3) Pas de perte : la réussite pour tous !
Je découvre aujourd’hui un état d’esprit intéressant et inspirant. Au Japon, on considère que TOUS les enfants peuvent et doivent réussir. Le « taux de perte » n’est pas accepté comme une fatalité. Il existe mais à priori tous les enfants doivent avoir acquis le programme de primaire et de secondaire. Il en va de la responsabilité de l’enseignant, chaque enfant doit acquérir les compétences du programme. Du coup, on ne laisse aucun enfant de côté, quitte à donner des cours supplémentaires gratuitement après l’école ou se faire aider des parents.
4) 4) Evaluation par compétences & efforts. Une évaluation positive
Si les examens sont en général notés sur 100 au Japon, les évaluations finales au primaire ne précisent que les compétences acquises des enfants (non acquis ou bien acquis / très bien acquis)
L’enseignant, de manière générale, tient compte de l’implication de l’enfant dans son apprentissage, de ses efforts, de sa motivation.
Il m’est par ailleurs bien précisé que l’on ne critique jamais les résultats d’un enfant. On mettra toujours en avant là où il réussit, tout en précisant là où il lui faudra faire plus d’efforts. EFFORT est un mot qui revient souvent au Japon… Ce sont les efforts et l’engagement qui comptent avant tout, du moins à l’école élémentaire.
Les objectifs présentés aux élèves
5) 5) Hygiène et soins médicaux
Les Japonais sont très (très) soucieux de l’hygiène. Je découvre donc des enfants qui portent un tablier intégral, un chapeau et des masques avant de se mettre à table.
Il faut dire que ce sont les enfants qui servent le déjeuner à tous et eux-mêmes sont bien équipés par souci d’hygiène.
Il n’est par ailleurs fréquent de voir plusieurs élèves par classe porter un masque de protection sur le visage : soit parce qu’il est malade et ne souhaite pas diffuser ses microbes – soit pour ne pas être contaminé lui-même.
Il m’est par ailleurs précisé que l’école est en charge d’assurer le contrôle annuel de santé de tous les enfants. Tout y passe : yeux, oreilles, voies ORL, poumons, cœur, et même les dents avec le passage du dentiste… Un bilan vraiment complet !
Photo à venir
6) 6) La responsabilité de chacun
J’aime assurément cette idée ! Chaque enfant est responsable de quelque chose dans sa classe ou dans l’école. Chacun a une responsabilité, et cela change régulièrement (chacun son tour !) : servir le déjeuner, nettoyage du tableau, faire la liste des devoirs pour tous, signaler les absents, …
Chacun se sent responsable d’une mission qu’il remplit avec grand sérieux.
Les espaces verts de l'école primaire pour apprendre à jardiner ou prendre soin des animaux
Jeudi 15 mai : Collège Daijyusan
Le collège visité aujourd’hui semble particulièrement dynamique et se démarque peut-être d’autres collèges plus traditionnels. Pour renforcer son dynamisme et ouvrir l’établissement à l’international, la ville vient même de recruter un nouveau principal, M. Kusakabe, issu du monde des affaires avec une longue expérience à l’international. D’une gentillesse incroyable, M. Kusakabe m’a guidée tout au long de cette journée avec un très bon anglais. La bienveillante Miki est également ma traductrice japonaise du jour. Un grand merci à eux deux ! Mes découvertes du jour :
L'entrée du collège...
1) 1) Accueil du matin
Je l’avais déjà observé aux Pays-Bas, le principal, accompagné d’une poignée de professeurs mais également de représentants des élèves accueillent les élèves à l’entrée de l’établissement 3 fois par semaine (lundi, mercr, vend). Une bien belle façon de commencer la journée par un joyeux bonjour !
2) 2) Les activités en club – encadrés gratuitement par les enseignants
Une institution au Japon, les activités en club… Le collège de Daijyusan en compte 17 (12 clubs d’activités sportives, 5 divers : musique, anglais, BD, gestion de la maison, art).
Après les cours (et avant les cours supplémentaires en Jukus), les enfants participent donc à des activités de leur choix. Ces activités sont encadrées gratuitement par les enseignants « volontaires » (pour info, dans ce collège, tous les enseignants encadrent un club…). La durée varie entre 1 à 2h.
A noter : certains clubs sportifs ont également entraînement le matin à 7h du matin – et il y a évidemment les tournois et compétitions le week-end.
3) 3) Un apprentissage musical au top !
Que ce soit en chant ou en musique, les Japonais sont au top… J’assiste ce matin à un cours de chant avec les 1ère années. C’est absolument magnifique ! On sent que les enfants ont l’habitude de chanter en groupe depuis longtemps et qu’ils y prennent plaisir.
L’enseignement musical comporte des cours de chant et de musique (= 2 manuels scolaires). En général, les enfants apprennent à jouer (vraiment) de 4 instruments… J’en compte même 7 sur leur manuel scolaire de collège. Et comme toujours, je constate un établissement extrêmement bien équipé en instruments de musique.
Pour info, tous les professeurs des écoles doivent impérativement maîtriser un instrument de musique (en général, le piano au minimum)
Cours de chant et livre de musique
4)4) Les matières au collège & cours d’art ménager!
-
5 Matières principales : Maths, Japonais, Anglais, Sciences, Hist/Géo
-
4 Matières « secondaires » (mais obligatoires) : Musique, Education physique, Arts, Art ménager/technologie
Deux différences donc avec le système scolaire français :
-
Le cours de sciences, au sens le plus large du terme, et compilation des sciences naturelles et de physique
-
Le cours d’art ménager/technologie qui inclut des cours de cuisine/nutrition, textile/couture/vêtements, la maison/tenue d’un intérieur, soins aux enfants, technologie
Le professeur de gestion de la maison a eu la gentillesse de m’offrir leur manuel scolaire (programme sur 3 ans) et tous les documents associés. Je suis gâtée!
Le cours d'art ménager : étude des vitamines aujourd'hui & livre de cours...
5)5) Notes et classement des élèves affichés
Les collégiens sont évalués deux fois par trimestre (milieu et fin) et plusieurs jours d’examens sont bloqués à cette occasion, bien souvent sur 1 semaine. Entre les deux, il y a des quiz réguliers ou des devoirs mais il n’y a pas de contrôles ponctuels (Rq : en France, chaque enseignant choisit indépendamment la date de ses contrôles).
Suite à ces examens bi-trimestriels, les enfants sont notés et classés… Les classements sont affichés à la vue de tous. Un peu de pression supplémentaire donc ;)
6) 6) Qu’est-ce qu’un bon élève au Japon ?
Jusqu’à peu, un bon élève était celui qui écoutait sagement le professeur et ne l’interrompait sous aucun prétexte, par respect pour lui. Cette idée de l’élève silencieux et obéissant est en train d’évoluer peu à peu. Cela prend du temps pour dépasser des habitudes, tant auprès des enfants que des enseignants.
Cette école ne ressemble pas à celles que j’ai observé jusqu’à présent. Les enfants sont sollicités et sont actifs, ils travaillent systématiquement en petits groupes une partie du cours, certains enseignants utilisent les nouvelles technologies.
Photo : Les valeurs de l’école "Indépendance, Créativité, Amour et respect"
avec le Prof. Sonoyama et M. Kusakabe, le principal
7)7) 2 rencontres par jour avec le professeur principal
Ca, c’est du suivi ! Tous les matins dès l’arrivée et tous les jours en fin de journée (après le nettoyage de l’école), le professeur principal réunit sa classe : le matin pour faire l’appel et faire les annonces du jour, le soir pour faire le point. Un élève est également en charge de rappeler l’intégralité des devoirs à faire…
RDV 5mn le matin, 5 mn le soir avec le prof principal...
8) 8) La co-éducation n’est pas un vain mot ici…
a. Je découvre aujou
rd’hui avec stupéfaction que les enseignants principaux se rendent chaque début de trimestre chez leurs élèves… Oui, oui, une rencontre à domicile avec les parents pour parler de l’enfant, présenter le trimestre, faire le point. L’enseignant en profite pour observer les conditions de vie de l’enfant.
b. De même, les parents sont invités à venir assister à une journée de classe une fois par trimestre (et on me signale que la majorité y assistent). L’école ouvre également ses portes durant des journées de classe deux à trois fois par an. Les parents qui le souhaitent peuvent donc observer et assister librement à n’importe quel cours.
c. Enfin, les parents sont régulièrement informés de l’activité de leur enfant ou de l’école par diverses Newsletter :
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Newsletter rédigée par le professeur principal : tous les 2 à 15 jours
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Newsletter rédigée par les enseignants du niveau de l’enfant (ex : 5ème) : 1 fois/mois
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Newsletter rédigée par le principal : 1 fois/mois
Les 3 Newsletters, également affichées en classe
Vendredi 16 mai, Université d’Osaka
Aujourd’hui, je donne ma première conférence en anglais avec traduction simultanée en japonais!
1h30 de conférence auprès des étudiants du département d’éducation comparée de la prestigieuse Université d’Osaka. Au programme : Présentation de l’association, du projet et des écoles des pays nordiques (avec emphase sur la Finlande)
Le professeur Sonoyama a également organisé pour moi l’intervention du’n membre du membre de la commission d’éducation de la ville de Tokoyama (board of education). Celui-ci est spécialement venu me présenter la politique de la ville et les projets actuellement mis en œuvre pour dynamiser l’éducation dans son secteur. Le système scolaire étant décentralisé au Japon (découpage en 47 préfectures/académies elles-mêmes divisées en secteurs), chacun a de larges responsabilités et libertés.
Cette commission est composée de 5 ou 6 membres (professeurs, parents, administratif…) choisis pour réfléchir à la politique de la ville en matière d’éducation.
Devant la diversité des projets proposés par la ville de Tokoyama - dédoublement des classes de maths, japonais, anglais, gros efforts sur l apprentissage de l’anglais, possibilité de faire appels à des extérieurs tels que des étudiants, séniors pour donner des cours de soutien aux plus faibles après les cours, ouverture à l’international, emphase sur la communication et la coopération à l’école, …) - je m’enquiers des financements. Mais où trouvent-ils l’argent ?
Tout nouveau, la ville vient de créer une fondation pour faire appel aux entreprises privées pour financer leurs projets. Une solution en effet… J
_____________________________________ SEMAINE SUR HIROSHIMA
Cette semaine de visite d’écoles (plus d’une dizaines d’établissements !) a été rendue possible grâce au merveilleux dévouement du professeur Mayumi Akahoshi et de M. et Mme Fukazawa. Un immense merci à eux ! Ont également contribué activement à l’organisation de ces visites le Professeur Jun Oba, le Professeur Yoshida, le Professeur Miori Myoshi. Mille mercis également. Quelle belle expérience !
Mardi 20 mai, Fuzokushinonoméshogakko - École élémentaire
Aujourd’hui, visite de deux écoles (élémentaire et collège) rattachées à l’Université d’Hiroshima. Ces écoles accueillent non seulement les professeurs étudiants du département éducation durant leur stage de formation mais entretiennent aussi des liens étroits avec les chercheurs (échanges, expérimentations…). Un très grand merci à tous ceux qui m’ont guidée et accueillie !
1) Classes de double niveau & Classes spécialisées
Pour représenter tous les formats de classes au Japon, l’école « d’application » offre des classes spécialisées pour enfants à besoins particuliers (handicapés ou en difficultés d’apprentissage) et 3 classes de double niveau (appelées ici multi-niveaux). Ces dernières ne sont pas forcément communes au Japon, mais plutôt dans les petits villages.
Une classe double niveau
2) 2) Portes ouvertes aux parents : 1 fois par trimestre minimum
Pratique commune au Japon : L’école invite tous les parents à venir observer la classe de leur enfant (ou les autres classes) au moins une fois par trimestre. Cela permet aux parents de mieux comprendre comment cela se passe dans l’école et renforce la coéducation. Il paraît que 70% des parents font en général le déplacement et prennent un jour de congé pour l’occasion (ce qui n’est pas simple au Japon).
3) 3) Portes ouvertes aux parents dans les classes spécialisées
Les portes de l’école étant de manière générale ouvertes aux parents , je découvre des parents dans le fond de la classe spécialisée, hors journée portes ouvertes. Ceux-ci sont librement autorisés à assister aux cours quand ils le souhaitent. A noter que les classes spécialisées accueillent les enfants ayant des difficultés d’apprentissage ou un handicap. Toutefois, si la majorité des écoles visitées à ce jour offrent au moins une classe spécialisée (de 3 à 4 enfants), je n’ai rencontré qu’un seul enfant avec un handicap (problème auditif), les autres ayant plutôt des difficultés cognitives.
3 élèves enseignants observant une classe spécialisée...
4) 4) Pas de redoublement au Japon
Oui, le redoublement est extrêmement rare au Japon, les enfants passant systématiquement dans le niveau supérieur, en espérant qu’ils aient le niveau… Le seule raison possible pour invoquer un redoublement est le nombre de jour d’absence de l’enfant – le plus souvent pour des raisons médicales. Donc pas de redoublement au Japon !
5) 5) Pas d’étrangers
Il est facile de constater qu’il n’y a pas de grande mixité ethnique dans les écoles japonaise de manière générale. Au mieux une poignée sur toute l’école, principalement des Chinois ou des Sud-Coréens maîtrisant parfaitement le japonais. On sent une communauté ethnique homogène. Durant mon séjour (et près de 15 établissement visités), je n’ai pu remarqué que 2 enfants non asiatiques (occidentaux).
Collège Fuzokushinonoméchugakko, annexe de l’Université d’Hiroshima
Des plus grands à présent. Toujours très bien accueillie ! Mes découvertes du jour en 5 points :
1) Pas de calculatrice : un calcul mental au top !
Oui, oui, comme en Inde, la calculatrice n’a pas sa place dans les écoles japonaises. Tous les calculs se font de tête. Nous imaginons déjà non 1ères et Terminales S sans cette précieuse machine… Et bien les Indiens et les Japonais l’ont fait. Pas de calculatrice, et encore moins aux examens… Je ne sais pas pour l’enseignement supérieur et l’université mais je suppose que la calculatrice reste interdite aux examens.
2) Théorie vs pratique
Le cours de mathématiques observé ce matin m’a particulièrement intéressé car il est parti d’un cas pratique (dilatation des rails sous l’effet de la chaleur) pour aborder un théorème et un calcul complexe. Bien qu’en Japonais, j’ai bien compris ce qui était enseigné. Malgré tout, il m’a souvent été rappelé durant mon séjour que l’enseignement reste bien souvent théorique au Japon, un peu éloigné des besoins quotidiens des enfants.
Le cours de math...
3) Semaine bloquée pour les examens : mid-term et final
A partir du secondaire, les enfants sont évalués à deux moments très précis : en milieu et fin de trimestre. Une semaine d’examens est bloquée à cette occasion et les contrôles se succèdent . Cela évite que les enfants aient des examens un peu tout le temps, parfois mal organisés entre enseignants qui ne se coordonnent pas sur les dates. La semaine précédent les examens est une semaine de révision générale. C’est simple, c’est clair…
4) Notes affichées et classement
Les examens terminés, les notes sont ensuite affichées à la vue de tous – et les enfants sont classés. Ca ne rigole pas ! Une façon comme une autre de motiver ses troupes ?
Le miroir dans le couloir pour auto-contrôler sa tenue...
Université d’Hiroshima: Département d'éducation
Et les très grands à présent :)
1) Des Universités publiques, privées, nationales
Nous l’avons déjà vu, les établissements sont divisés en 3 catégories au Japon : national, public, privé. La ville d’Hiroshima compte 2 universités publiques, 10 universités privées, 1 université nationale.
Actuellement, au Japon, 75% des établissements d’enseignement supérieur sont privés. La qualité et la reconnaissance des diplômes varie considérablement selon la réputation de l’université. De manière générale, les universités nationales et quelques universités privées sont particulièrement cotées.
2) Les frais d’inscription…
Les frais d’inscription varient énormément d’un établissement à l’autre, avec une moyenne de yen 530 000 yen par an (3 500€). Evidemment, les frais d’inscription sont plus élevés en universités privées. Par ailleurs, les études en médecine sont particulièrement chères, pouvant aller jusqu’à 20 millions de yen pour les 6 ans d’études (144 000 euros à débourser tout de même)
A noter enfin que l’on doit également payer un « droit d’entrée » en première année (environ 280 000 yens = 2 000€ pour l’Université d’Hiroshima).
3) Formation des enseignants
Pour devenir enseignant, il fait d’abord être titulaire d’un certificat d’enseignement (Bac + 4) puis réussir au concours de l’une des 47 préfectures du pays (système scolaire décentralisé).
S’il est possible d’obtenir ce certificat via le département d’éducation, celui-ci peut aussi être obtenu via un complément d’UV après une formation dans une autre spécialité. Je découvre ainsi aujourd’hui que la majorité des étudiants du département d’éducation ne se destinent pas forcément à l’enseignement mais préfèrent travailler dans une entreprise. La qualité et reconnaissance du diplôme dépend de l’université.
4) Formation des enseignants
Le contenu de la formation des enseignants semble trouver son équilibre entre un enseignement académique à hauteur de 60/70% et un enseignement pédagogique (psychologie de l’enfant et du développement, gestion de la classe…) à hauteur de 20/30%
Le stage pratique est quant à lui très court : à peine une fois 1 mois sur 4 ans. Toutefois, les enseignants débutants bénéficient d’un enseignant tuteur expérimenté à hauteur de 15h par semaine durant toute leur première année.
5) Un enseignant expérimenté pour aider les débutants
Une bien belle idée que celle-ci ! Comme évoqué précédemment, tous les enseignants débutants ont droit à l’aide d’un enseignant expérimenté pendant 15h par semaine, durant un an.
Au choix du débutant, il peut utiliser ce temps pour :
. Observer la classe d’autres enseignants (et confie alors sa propre classe à son tuteur)
. Etre suivi et conseillé par son enseignant tuteur
. Suivre des formations
Top !
6) Un renouvellement de certification
Au Japon, le certificat d’aptitude au métier d’enseignant étant valable pour une durée limitée de 10 ans, les enseignants sont obligés de faire renouveler ce certificat en suivant une formation de 3 jours (tous les 10 ans donc).
Mercredi 21 mai : École élémentaire Hirosé shogakko
Quelle jolie attention ! Je suis aujourd’hui accueillie à l’école par un petit mot en français couronné d’un très joli beaucoup de fleurs. Les enfants ont par ailleurs appris le mot « bonjour » en mon honneur. Un joli moment dans cette école vivante et dynamique, je me suis régalée !
1) Une école « scientifique » : animaux, jardins, sciences
Tous les écoles primaires au Japon ont une spécialité directement liée à celle de son proviseur. Celle visitée aujourd’hui est spécialisée en sciences. Du coup, une emphase est apportée sur tout ce qui est lié aux sciences. Il y a aussi de petits espaces verts pour jardiner, des animaux, un espace découvertes. Il y a même un gros enclos à lapins. Une école verte en quelque sorte !
L'enclos à lapins
2) L’enseignement des sciences
On me reprécise aujourd’hui que l’enseignement des sciences suit toujours la même logique dans les écoles japonaises, en 4 temps. Pour chaque expérience, un document est distribué aux enfants comprenant :
- Objectifs : On écrit l’objectif de la leçon
- Suppositions : Avant de mener l’expérience, les enfants sont supposés réfléchir et écrire les résultats qu’ils pensent obtenir.
- Résultats : Après expérience, l’enfant décrit les résultats obtenus
- Découvertes : En conclusion de la leçon, l’enfant décrit ce qu’il a compris, appris, découvert
3) La fête du sport !
Il y a une dizaine de sorties ou grandes manifestations dans les écoles au Japon. Parmi les plus importantes, la fête du sport et la fête de la musique. La fête du sport étant célébrée cette année le 7 juin, j’assiste à la répétition des plus petits dans le gymnase, tous ensemble. Trop chou !
A noter que tous les gymnases au Japon disposent d’une scène de théâtre, qui servira notamment pour toutes les grands rassemblements.
4) Des enquêtes qualité auprès des parents
Je découvre aujourd’hui que les parents sont régulièrement sollicités pour donner leur avis sur le fonctionnement de l’école. Une enquête qualité est donc menée 2 fois par an, qui donnera lieu à discussion dans le cadre du conseil d’évaluation de l’école (3 rencontres par an). Ce dernier est composé de représentants des parents d’élèves, du directeur, de professeurs et de représentants de la région. Tous ensemble….
5) Les objectifs de l’école affichés
J’aime cette idée : l’école affiche clairement ses objectifs sur le mur de l’école, à l’entrée. Sont précisés les objectifs à court terme, moyen terme et long terme.
6) Le déjeuner
Il est obligatoire pour les enfants de déjeuner à l’école, dans leur classe, avec leur professeur. Cela coûte en général 200 yens par jour aux familles (300 pour le secondaire).
Une particularité : ce sont des enfants qui servent le déjeuner aux autres enfants, à tour de rôle… A chacun ses responsabilités ! Les Japonais étant toutefois très à cheval sur l’hygiène, les enfants portent toutes les protections nécessaires (tablier, chapeau, masque). Ici, c’est même toute la classe !
7) Etude des langues étrangères : English only !
Comme évoqué hier, les enfants n’apprennent qu’une seule langue étrangère durant leur scolarité : l’anglais. Actuellement étudié à partir de la 5ème année (11 ans) , l’âge sera probablement abaissé à la 3ème année (9 ans) à l’occasion de la prochaine réforme (autour de 2018). Certaines écoles (comme celle de demain) proposent l’étude d’autres langues mais cela reste une exception.
Lycée Funairi, Funairikôko (1000 elèves)
Le lycée visité aujourd’hui a excellente réputation et est l’un des plus cotés d’Hiroshima. Il dispose d’une section internationale ce qui est assez rare au Japon. L’école propose des cours de français et de chinois – et organise même des échanges scolaires avec la France (Colmar et La Rochelle). Cocorico ! Je suis accueillie par le directeur adjoint et le professeur d’anglais. Un très grand merci à eux deux !
1) Examen d’entrée en public : une seule candidature – c’est risqué !
Au Japon, l’entrée dans un bon lycée n’est pas chose aisée puisqu’il faut réussir la sélection d’entrée. Je découvre par ailleurs que l’on ne peut faire qu’une seule candidature pour intégrer un établissement public. Si l’établissement choisi n’accepte pas sa candidature, l’enfant sera obligé d’intégrer un établissement privé. Pour 2014-2015, il y a eu 320 admis sur 450 candidats. Les 130 malheureux n’ont plus qu’à trouver une école privée qui pourra les accepter…
Le lycée Funairi
2) Organisation générale : emploi du temps & Jukus
Au lycée, les enfants doivent choisir entre deux filières : Sciences ou sciences humaines. Quelle que soit la filière choisie, les enfants suivent quotidiennement entre 6 ou 7 heures de cours par jour de 50 mn. Ils ont cours de 8h25 à 15h10 (6 cours) ou 16h10 (7 cours), tous les jours. Contrairement à la France, il n’y a pas de « trous » entre les cours, c’est du temps plein. Les cours terminés, les enfants rejoindront leur activité en club avant de poursuivre leur journée dans un juku (école privée) qui les prépare à l’examen d’entrée de l’université. 70 à 80% des enfants vont dans des Jukus et terminent leur journée de cours vers 22h/23h… Reste ensuite le retour à la maison et les devoirs… Aie !
3) Les cours intégrés
Une bien jolie idée que ces cours intégrés…Le nom est déroutant puisqu’il s’agit principalement de laisser carte blanche aux établissements pour enseigner ce qui leur paraît prioritaire, dans une approche transversale. Une idée mise en place lors de la réforme de 1998 mais qui semble-t-il n’a pas eu de bons échos auprès des écoles, désemparées et peu préparées à cette nouveauté. Du coup, la réforme de 2008 a réduit le temps de cours intégrés, toujours au programme malgré tout.
De jolis extérieurs...
4) Education à la santé
Il est clair que les Japonais sont très attaché à l’hygiène et à la santé. Je vois aussi régulièrement des enfants qui portent des masques de protection (pour ne pas contaminer les autres – ou ne pas être contaminé). L’éducation à la santé reste toutefois une priorité pour l’être humain. Sans la santé, nous ne sommes rien… Les cours d’éducation à la santé sont en général rattachés au cours d’éducation physique, pour 1h par semaine.
5) Le Senta, différent du Baccalauréat
A la fin du de lycée, tous les enfants passent un examen final (en plus des examens d’entrée à l’université). Celui-ci, dénommé Senta, est un peu différent de notre bac puisqu’il octroie un score au candidat (et non une réussite ou un échec). Il n’y a donc pas de notion d’échec à proprement parlé mais de score plus ou moins élevé. Ca enlève un peu de pression…
Jeudi 22 mai : Collège Chuou-Chu, Higashihiroshima
C’est le professeur OBA et son épouse qui me conduisent ce matin au collège Chuou-Chu. Un honneur puisque le professeur OBA est l’auteur du guide hyper complet présentant en français le système scolaire japonais – disponible gratuitement ici (édition 2013) : http://home.hiroshima-u.ac.jp/oba/docs/systeme_educatif_japonais2013.pdf. Nous sommes accueillis par le directeur et le directeur adjoint (avec une affiche pour ma bienvenue à l’entrée !). Un immense merci à tous pour leur accueil, leur bienveillance et nos échanges instructifs.
Photo aérienne du campus...
1) La minute de silence – pour améliorer la concentration
L’école visitée aujourd’hui est unique en son genre : elle demande aux enfants de commencer chaque heure de cours par une minute de silence. La posture est également précise (assise, mais dynamique - voir photo). Cela permet paraît-il de poser l’énergie avant de le cours et de développer la concentration.
2) Une culture traditionnelle
Souhaitant développer la « culture traditionnelle japonaise» au sein de son école, le collège propose notamment à ses élèves l’apprentissage de la cérémonie du thé durant ses cours intégrés (vus hier) – rien de plus traditionnel !
La salle pour la cérémonie du thé, présentée par le directeur
3) Une libre circulation : les portes des classes ouvertes
C’est une caractéristique importante des écoles japonaises : les portes des classes restent systématiquement ouvertes durant les cours (sans compter la possibilité d’observation via de grandes fenêtres). Les enseignants sont habitués à accueillir des observateurs dans leur classe, enseignants ou parents notamment. En toute transparence…
4) Conseils entre pairs : les « lesson study »
En lien avec cette idée de libre circulation, tous les enseignants ont l’obligation d’accueillir dans leur classe leurs collègues au moins 1 fois par an. S’en suit un échange et partage sur les pratiques pédagogiques, histoire de rester dans une dynamique d’amélioration. Cette pratique des « lesson study » repose sur le travail en équipe. Il paraît que cette pratique est l’un des atouts du système scolaire japonais.
5) Des médailles, des médailles…
L’école a ouvert il y a à peine 3 ans et je constate déjà un très grand nombre de récompenses et trophées. J’en conclus que les compétitions (le week-end) sont très fréquentes – et cela m’est confirmé. Cela est très impressionnant ! Bravo !
Vendredi 23 mai : École élémentaire Honkawa : "éducation pour la paix"
L’école d’aujourd’hui est un peu particulière puisqu’elle est située à proximité de l’épicentre de la bombe de 1945 (à moins de 500m). Quelques murs ont résisté, fait exceptionnel, mais les 250 enfants ont évidemment péri. Une partie du lieu a été conservée et sert de lieu de pèlerinage. Emouvant…
La directrice adjointe, adorable, a pris le temps de me faire visiter longuement son école. Un grand merci à elle !
1) Témoignages du passé
Une partie du bâtiment qui a résisté a été reconverti en petit musée. Vous remarquerez l’espace de guirlandes que les enfants confectionnent et offrent lors de leur passage A noter : La directrice me précise que cette quantité monumentale de guirlandes est ensuite envoyée à une entreprise de recyclage de papier). Etre à Hiroshima est honnêtement très émouvant…
2) Histoire & Nucléaire
Je n’ai pas abordé la sujet avec mes hôtes mais je l’ai lu à plusieurs reprises, la responsabilité et place du Japon dans la deuxième guerre mondiale reste un sujet tabou et traité via une grille de lecture très japonaise. On sent une nation unie et fière.
Quant au nucléaire et aux évènements récents de Fukushima, peu évoqué dans les médias, j’apprends que la prochaine réforme (2018 donc) apportera des changements sur ce point. Le nucléaire (et les risques associés) seront approfondis dans les manuels scolaires, notamment dans les sections scientifiques.
3) Généalogie de l’école !
Tous les bureaux des principaux conservent la « mémoire de l’école » et affichent systématiquement la photo de tous ses directeurs depuis l’ouverture. Véritable chronologie en images de tous ces représentants officiels, elle inscrit l’école dans une histoire et le rôle de directeur dans une continuité. J’adore cette idée ! Je remarque par ailleurs que 3 des 4 dernières photos sont enfin des femmes… La profession commence à se féminiser, depuis les années 90 à priori. Il était temps, l’école ouverte vers 1890 ne comptait que des visages masculins …
4) Gymnase ET Scène de théâtre
Tout comme dans les pays nordiques, tous les gymnases visités disposent également d’un scène. Celle-ci est utilisée pour tous les rassemblements officiels comme la remise de diplômes en fin d’année par exemple.
5) Hitadakimas !
Hitadakimas est un peu notre « Bon appétit » mais s’apparentant davantage à une formule de gratitude quant à ce que l’on a dans l’assiette (en mettant les mains en prière).Plutôt un court bénédicité donc ! Les enfants déjeunant systématiquement dans la classe avec leur professeur, je constate que deux enfants officialisent le Hitadakimas face au groupe d’enfants attablé. Encore un petit rituel et une petite responsabilité pour chacun.
6) La piscine
Toutes les écoles ont au moins une piscine. Celle-ci étant ouverte et les grandes vacances scolaires ayant lieu comme nous en été (malgré une rentrée scolaire en avril), l’école reste donc ouverte l’été et la piscine accessible à tous. Durant les mois d’utilisation, l’école apprend aux enfants à nager, avant de les amener à la mer pour une traditionnelle grande traversée de plus de 1000 mètres.
Département d’éducation – Université d’Hiroshima
Je visite aujourd’hui une autre antenne du département d’éducation de l’Université d’Hiroshima, située cette fois au cœur de la ville (le restant de l’Université étant situé en banlieue, à 50mn d’HIroshima).
Le bâtiment vient d’ouvrir et je partage avec vous 3 jolies découvertes :
1) Une université ouverte aux habitants du quartier
Fait surprenant, l’université dispose au RDC d’une salle d’accueil pour les plus petits, avec des petites tables, deux jeux, de petites bibliothèques. Cet espace est ouvert à tous les habitants du quartier – pour faire de l’université un espace pour tous. Il y a même une petite salle de concert. Génial !
2) Maîtrise obligatoire du piano pour tous les enseignants
Tous les enseignants doivent maîtriser au moins un instrument de musique, et le piano au minimum. Je découvre une immense salle de cours regroupant une bonne trentaine de pianos pour les cours collectifs, ainsi qu’une succession de petites pièces insonorisées équipées de petits pianos individuels dans lesquelles chacun pourra s’entraîner… Whaouh ! Ils ne plaisantent pas !
A noter que j’ai croisé plusieurs pianos à queue dans les écoles visitées durant ce séjour…
3) Tout en transparence
C’est étonnant, je constate énormément de salles et d’espaces vitrés, comme des petits aquarium. C’est très beau et on peut assurément voir tout ce qui s’y passe. En espérant toutefois que les petits poissons puissent restés concentrer malgré le passage dans les couloirs…
Le centre des enfants, après l’école…
Je découvre enfin un « centre des enfants », centre d’accueil pour les enfants après l’école.
Une particularité cependant : le centre est ouvert à tous, encadré par des employés municipaux. Il est gratuit SAUF si cet accueil est systématique pour les enfants dont les parents travaillent. Dans ce cas, l’accueil devient payant. S’amusent donc ensemble des enfants qui viennent volontairement (gratuitement) et des enfants en garderie (payant). Original… Une bonne idée non ?